Réalisme
Le réalisme est une tendance récurrente de la littérature, dont il serait aisé de trouver des exemples, des fabliaux du Moyen Âge jusqu’aux drames bourgeois du xviiie siècle, mais plus particulièrement, le terme désigne un courant artistique qui émerge à partir de 1830, et s’impose définitivement après l’échec, en 1851, des aspirations libérales de la Seconde République.
1:L'esprit réaliste
Le réalisme est une réaction dirigée contre le romantisme. Aux rêves idéalistes des romantiques, il oppose le réel, à la nature élégiaque qui enchante, la société bourgeoise qui désenchante.
Se fondant sur la « mimesis », l’imitation en grec, le réalisme, c’est l’imitation fidèle du réel, que les romantiques, semble-t-il, portés par l’imagination, avaient un peu perdu de vue. En un sens, cette disposition d’esprit se trouve en accord avec la société bourgeoise, le positivisme* de Comte, et le scientisme de Renan, qui s’appuient sur une méthode rigoureuse et une confiance inébranlable dans le progrès, la science et l’esprit humain. Le réalisme, influencé par ces courants, garde à l’esprit la nécessité de trouver une méthode adéquate au but qu’il se propose. Cette méthode, différente selon les auteurs, repose en général sur l’objectivité, l’observation précise et la documentation rigoureuse.
2:Les maîtres du réalisme
En réalité, bien des maîtres du réalisme sont des romantiques déçus, ou contrariés. Les Souvenirs d’égotisme, La Peau de chagrin et Salammbô gardent maints caractères de la jeunesse romantique de leurs auteurs respectifs, Stendhal, Balzac et Flaubert. Pour ces auteurs, cependant, l’exaltation de jadis n’est plus de saison, et ils évitent de céder à cette tentation constante par une maîtrise rigoureuse. Le romantisme fut le renouveau de l’inspiration poétique, le réalisme est l’âge du roman.
Pour Stendhal, « un roman, c’est un miroir qu’on promène le long d’un chemin ». Voilà une formule qui résume assez bien le projet réaliste du