Récit de theramène
La composition du récit de Théramène joue sur le suspense et les effets d’attente et de surprise pour captiver l’auditeur et lui faire revivre le rythme des évènements, et pas seulement leur représentation visuelle.
A. Une composition travaillée
Rappel : le plan du texte est un élément essentiel du commentaire : il ne faut pas seulement le citer, mais expliquer pourquoi l’auteur a choisi d’organiser ainsi son texte.
�� L’alternance de point de vue dans le texte est un facteur de dramatisation : nous sommes informés non seulement de la réaction du monstre et d’Hippolyte, mais aussi de celle des chevaux (v. 1505, 1512, 1538) et des témoins (v. 1551, 1526). Leur terreur répond à celle d’Hippolyte comme une chambre d’écho.
�� Le suspense est également un ingrédient important de cette dramatisation : au moment le plus terrible, Théramène interrompt son discours pour témoigner de sa douleur (v. 1545-1546). De même, grâce au procédé de l’aposiopèse (réplique inachevée), Hippolyte meurt avant d’avoir fini sa dernière phrase (v. 1567).
Petits Classiques Larousse -3- Phèdre de Racine
�� Dans la première partie du texte, Théramène ne se contente pas de décrire : il restitue l’ordre dans lequel les témoins ont perçu les différents éléments. Cet effet de structure permet au spectateur de « voir » avant de comprendre et crée une première forme de tension ; ainsi, l’apparition du monstre marin est très travaillée : on commence par entendre une voix formidable (v. 1509), puis nous est rapportée la réaction des coursiers (v. 1512 : Des coursiers attentifs le crin s’est hérissé). Nous voyons ensuite le mouvement de la mer (v. 1514-1515), avant que la cause de tous ces phénomènes ne soit identifiée : un monstre furieux (v. 1516).
B. Une scène épique et spectaculaire
�� La dimension épique est présente dans ce texte à cause du grandissement des forces en présence (voir la description du monstre, v. 1516-1521), qui deviennent symboliques : Hippolyte