3ème C Rédaction

Je me souviens très bien de cette passe puisque ce fut ma dernière. On m'avait contacté pour un énième passage et je me rappelle qu'à cette époque, j'avais hésité. Les demandes se faisaient de plus en plus nombreuses et les contrôles d'identité de plus en plus fréquents. Les risques étaient de plus en plus grands. Mais je me suis laissé convaincre car on m'avait précisé que parmi mes clients, il y aurait un enfant. Il n'était plus question pour moi de ne pas donner la chance à un être, qui avait encore toute sa vie devant lui. C'est ainsi, qu'à l'heure convenue, je me suis retrouvé à l'auberge indiquée. Je ne devais pas avoir trop de mal à reconnaître mes clients car les gens avaient peur et avec le rationnement presque tout le monde restait chez soi. Quand je suis arrivé à l'auberge, deux femmes d'une trentaine d'années étaient installées à une table et une mère manifestement avec son fils était à une autre. L'atmosphère était pesante. Je me souviens avoir trouvé ces femmes extrêmement blêmes. Elles étaient probablement très fatiguées mais on pouvait lire aussi dans leur regard une angoisse certaine. Je su tout de suite que c'étaient elles, elles et ce petit garçon et qu'il ne faudrait pas tarder à opérer. Mais il fallait attendre le moment propice. Nous étions en fin d'après midi et nous devions attendre le début de la nuit pour courir le moins de risques possibles. Allaient-elles pouvoir tenir le coup ?
Je revois les deux femmes tenter de discuter pour faire comme ci de rien n'était mais elles n'avaient manifestement pas grand chose à se raconter et semblaient plus préoccupées par les faits et gestes du petit garçon. Ressentaient-elles déjà un risque de défaillance chez leur amie, la mère de l'enfant ? Elle, elle pouvait paraître assez surprenante avec son air détaché, complètement indifférente aux agissements de son fils qui jouait en toute insouciance à ses côtés avec ce qui était probablement son doudou. Il devait s'agir si je me