- T’en penses-tu réellement capable? Mettre au grand jour ton enfance, ton intimité, cela ne te ressemble pas certes, mais c’est bien ce que tu dois faire. Sans doute que t’exprimer sur ton passé te permettra de prendre du recul, et de plus apprécier les choses qui autrefois t’ont fait plus ou moins souffrir.
- Tu as peut-être raison, mais pourquoi cela me rend aussi perplexe…
- Parfois certains souvenirs sont difficiles à avouer, mais tu n’es pas dans ce cas, ce ne sont que des chamailleries entre sœurs, des promenades en forêt, des moments magiques chez tes cousins… Pourquoi s’en faire pour si peu ?
- Je ne sais pas… Evoquer mes souvenirs me demande beaucoup de réflexion, je ne suis plus si jeune tu sais, et j’ai peur de plus être bien claire au cours de mon écriture.
- Oh, je t’en prie, tu ne penses pas cela…
- Bien sur que si, beaucoup d’auteurs ont embelli la réalité par faute de mémoire, l’ont rendu idyllique..
- Mais toi tu n’es pas de ceux-là !
- Je ne suis pas ce genre d’écrivain, ma vie ne m’intéresse pas, mon passé est loin derrière moi et c’est toi qui me pousse à faire ce dont j’ai peur.
- Ne fais pas l’idiote, tu as eu une enfance incroyable, bercée de rires et d’amour, tu passais tes week-end loin de tes parents, toujours entourée de ta sœur et de tes cousins.. As-tu oublié ces beaux moments ?
- Non, au contraire…
- Alors, lance-toi, écris tout ce dont tu te souviens, tout ce dont tu as envie, tu verras au fils des mots tu te rendras compte que tout cela est vrai, que tu n’as rien transformé, rien oublié.
- Le beau temps reviendra, j’aurais de nouveau six ans, je serais innocente, les inconvénients de la vie seront très loin devant moi, je courrais avec ma sœur..
- C’est un bon début, ais de nouveau six ans, et tu verras tout sera clair, n’ai plus peur de tout cela, crois-moi…
- Grâce à tes conseils je me sens mieux, je suis prête à écrire et si jamais la mémoire me fait faux bond et bien je trouverais les mots…
- Je crains bien que