Réflexion sur l'esclavage des nègres
1273 mots
6 pages
Le XVIIIème siècle fut le siècle des Lumières. Il débuta après la mort de louis XIV. Cette période se caractérise par un fort mouvement de remise en question, ainsi que par l’établissement d'une grande tolérance, et par l’affaiblissement de la monarchie. Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de Condorcet était un mathématicien, homme politique et philosophe de cet époque. Il est considéré comme l’un des acteurs importants de la révolution française. Condorcet était un homme juste qui défendait activement la cause des femmes, notamment pour le droit de vote, et la question de l’esclavage. Il écrivit en 1790 sur l’admission aux femmes aux droits de cité et en 1781, Réflexions sur l’esclavage des nègres. Ce second texte vise à dénoncer la pratique de l’esclavage jugée d’après Condorcet comme un véritable crime. Il plaide pour une suppression progressive de l’esclavagisme, en expliquant que si cela n’est pas possible demain, l’abolition est un objectif réalisable sans trop de difficulté économique. Dans cet extrait, il s’agit d’une lettre que Condorcet écrit officiellement aux esclaves des colonies et officieusement au peuple blanc pour lui exprimer son point de vue, contre l’esclavage. Mais comment s'exprime l'éloquence contre l'esclavage ? Nous verrons dans un premier temps une dédicace aux opprimés, puis une situation injuste et enfin nous verrons les principes d'identité et d'altérité.
Condorcet commence son épître, lettre traitant d'un sujet philosophique et/ou politique, par une interpellation « Mes amis » (l.1). Ce qui est très étonnant pour l'époque car les auteurs avaient l'habitude de dédicacer leurs ouvrages à quelqu'un de plus haut que dans la hiérarchie des classes sociales, plus souvent le roi, alors qu'ici l'auteur, par cette interpellation, dédie sa lettre aux noirs des colonies. Il utilise également un vocabulaire mélioratif tel que « mes frères » (l.4), qui nous évoque la religion, comme s'ils avaient la même appartenance, la même origine. «