réparer les vivants, Maylis de Kerangal
Réparer les vivants, Maylis de Kerangal
Si l’un meurt près du Havre, après une séance intense de surf, une autre survit, échappe à la mort promise grâce au cœur du premier. Claire, une femme de cinquante ans est celle qui recevra le coeur de Simon et ceux qui contribueront à cette renaissance, médecins, assistants et chirurgiens, se nomment Virgilio, Harfang ou Cordélia, Révol, Marthe Carrare et Thomas Rémige. Révol est le médecin qui constatera le décès tandis que Marthe Carrare se tiendra, durant une bonne partie du roman, devant un ordinateur qui contient toutes les données sur les organes, et sait qui, en France, attend un cœur, un foie ou des reins. Elle est au milieu du labyrinthe. Thomas enfin, infirmier singulier a été chargé de discuter avec Marianne et Sean, parents de Simon, du sujet délicat qu'est le don des organes. Ce roman est l'histoire de mains, de gestes, de mouvements, d’élans. Tout se passe le temps que la grande aiguille d'une horloge ait pu faire trois tours. C’est ce qu’il aura fallu pour que cette poignée de médecins et d’infirmiers convainquent des êtres désespérés, lancent le mouvement qui passe de la mort à la vie. Et pour signifier ce mouvement, les phrases sont amples, longues comme des couloirs d’hôpitaux, elles mettent en parallèle les actions des différents personnages qui n’ont pas le temps de penser ou d’écrire, de se plaindre de la fatigue ou de la peur. Ils sont entièrement pris par ce qu’ils font, prisonniers de l’urgence. Le passé surgit par instants, rappelant Juliette, l’amour naissant de Simon.
« On a un coeur. Un coeur compatible. Une équipe part immédiatement prélever. Venez maintenant. La transplantation aura lieu cette nuit. Vous entrerez au bloc autour de minuit. » p.215
Cet extrait est tiré d'une discussion téléphonique entre Harfang et Marthe Carrare.
On peut ressentir grâces aux émotions dégagées lors ce court extrait, que la trouvaille d'un