Réseaux de savoir
Dans une toute autre filiation se situent les réseaux d’échange de savoirs : le principe est à la fois très éloigné des SELS, dans la mesure où il n’y a pas d’unité de compte,et très proche , dansla mesure où l’on retrouve les idées de solidarité, de valorisation des ressources humaines. En effet, l’idée première des RERS ( réseaux d’échanges réciproques de savoirs) est de permettre à chacun de partager ses compétences, ainsi reconnues. L’objectif de ce mouvement est explicitement la circulation des savoirs, à travers la mise en œuvre de moyens visant à les faire émerger et notamment à faire prendre conscience à chacun qu’il en est porteur. Aussi le champ du savoir se révèle être très large : Le savoir fonctionnel (tel que savoir remplir des formulaires), le savoir classique (musique, littérature, etc.), savoir-faire (utilisation de l’informatique, cuisine, jardinage, etc.), les expériences de la vie (voyage, adoption, etc.). Concrètement, les RERS rasssemblent dans un même lieu d’offres et demandes de savoirs.
Leur structure est informelle : certains sont constitués en association loi 1901, peuvent ainsi recevoir des subventions et rémunérer des permanents.
La France est le premier pays, semble-t-il, à avoir mis en place ce type d’organisation. Le premier réseau a été crée au début des années 1970 par Claire Hébert-Suffrin, alors institutrice à Orly. Cele –ci développe des échanges de savoirs avec ses élèves, dans sa classe et en dehors. Le système s’étend aujourd’hui sur l’ensemble de la France. On compte plus de 300 RERS qui se sont organisés en association national depuis 1987 (Mouvement des réseaux d’échanges réciproques de savoirs). L’échange ne relève d’aucune valeur marchande et se fait sans contrepartie. A la difference des SELS, les échanges au sein des RERS sont fondés sur la reciprocité sans comptabilité personnalisée, elles établissent également une parité sociale à l’interieur des réseaux.