Si la famille perdure depuis l'ancien Régime, cette notion a connu plusieurs changements dont le plus important reste le passage d'un mariage de raison à un mariage d'amour. De nos jours, la vie commune est affaire de choix, basée sur des sentiments et sur des décisions prises par l'individu lui-même, /indépendamment de la société. L'union amoureuse était différente à la renaissance pour plusieurs raisons. D'abord à cause du manque d'intimité : quelque soit la couche sociale, les structures architecturales ne laissaient aucune place à une vie privée. La sphère privée était aussi empêchée par l'intervention de la communauté dans /la vie familiale, avec la pratique du charivari notamment. La dernière rupture de la notion d'union actuelle est liée aux deux autres : si l'amour n'était pas présent dans l'union, il n'était pas non plus présent dans la descendance. Ainsi, Montaigne ne savait même pas le nombre exact de /ses enfants morts en nourrice. Ce manque d'amour envers la descendance était expliqué par le fait que l'enfant devait tout à son père qui lui avait donné la vie, d'où l'admiration du Christ par son acte de sacrifice pour ses enfants. Par ailleurs, Le manque de contraception multipliait le nombre d'enfants /indésirables, ce qui expliquait l'omniprésence de la mortalité infantile : 62 à 75% des enfants mis en nourrice à cette époque mourraient avant l'age de un an, devant l'indifférence du peuple. Face à cette mentalité, l'essor de la notion d'amour vrai semble difficile à expliquer.
Plusieurs interprétations sont possibles mais /une reste essentielle : le passage d'une société basée sur une hiérarchie à une société individualiste et égalitaire a entraîné de profonds changements. Ces changements sont d'abord économiques puis vont progressivement atteindre la vision culturelle et humaine, d'où notre vision de l'union amoureuse. L'amour sincère supposerait donc l’émancipation et le/ bonheur, pourtant il n'en est rien. En effet, l'amour reste