Révisions
L’huitre et les plaideurs
Une scène vivante : l'utilisation des verbes de mouvement "se baissait" l'autre le pousse". Mais aussi l'utilisation des dialogues et du présent : "le pousse" (notez le passage de l'imparfait au présent), "Il est bon de savoir..."
Quand vous notez la présence d'une figure de style, n'oubliez pas d'essayer de définir l'effet produit. Par exemple, vous signalez un enjambement : ligne 6 " il est bon de savoir Qui de nous deux en aura la joie." mettez en relation avec "l'autre le pousse" et l'enjambement peut suggérer la bousculade. L'enjambement suivant : ligne 8
Celui qui le premier a pu l'apercevoir
En sera le gobeur" peut nous permettre d'imaginer le geste de celui qui avale l'huître, et sa précipitation (voracité et peur d'être arrêté par son adversaire).
"Nos deux Messieurs le regardant" peut souligner à la fois l'étonnement et l'absence de réaction des deux plaignants. Disons plutôt que l'auteur nous laisse imaginer la mine qu'ils font à ce moment là. Le fait qu'ils assistent ainsi impuissants à la disparition du bien convoité, le contraste de leur souffrance et du plaisir de dégustation du juge, donnent à la scène un caractère bien évidemment comique.
Montrez également la richesse de la fable, dans laquelle il y a à la fois théâtre (une petite comédie), poésie, et narration. Sans parler de l'enseignement donné par la morale.Les défauts des personnages ne sont pas forcément soulignés : ce sont deux pèlerins, on pourrait s'attendre de leur part à quelque générosité, et pourtant, il n'en est rien. N'y a-t-il pas là quelque ombre de critique de la religion de la part de La Fontaine ? Celui-ci a fait des études de théologie, mais il n'a pas voulu devenir prêtre, il a mené une vie de libertin et fait scandale en publiant des Contes libertins.
Remarquez l'emploi ton de la dispute, marqué par la reprise des expressions employées par l'adversaire : "j'ai l'œil bon" => "- Je ne l'ai pas mauvais aussi"