Sa majesté des mouches
Jeff Lindsay
DEXTER DANS DE BEAUX DRAPS
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pascal Loubet
Michel LAFON
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Titre original : Dexter by Design © Jeff Lindsay, 2009. © Éditions Michel Lafon, 2010, pour la traduction française, 7-13, boulevard Paul-Émile-Victor — Ile de la Jatte 92521 Neuilly-sur-Seine Cedex www michel-lafon com
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Pardonnez-moi, monsieur. Où est la lune ? Alors, mon vieux, la lune est ici, over la Seine, énorme et rousse. Merci, mon ami* 1, je la vois, à présent. Et, actualment, name of a dog, c’est une nuit pour la lune, une nuit rêvée pour les plaisirs acérés du clair de lune, la danse macabre entre Dexter de la Nuit et quelque ami intime. Mais merde alors* ! La lune est au-dessus de la Seine ? Dexter est à Paris ! Quelle tragédie* ! La Danse ne peut pas avoir lieu, pas à Paris ! Ici, pas moyen de trouver l’ami intime, la nuit n’est pas complice comme à Miami et il n’y a pas d’océan pour accueillir gentiment les restes. Ici, il n’y a que les taxis, les touristes et cette énorme lune solitaire. Et Rita, évidemment. Rita, partout, qui se débat avec son manuel de conversation et des dizaines de cartes, de guides et de brochures, qui promettent le bonheur parfait et parviennent à le fournir miraculeusement – à elle seule. Car cette félicité parisienne de jeune mariée, elle est seule à la jouer, et moi, son mari tout frais, ancien grand prêtre de la désinvolture lunaire, Dexter le Divinement Distrait, je ne peux que m’extasier devant la lune et retenir l’impatient Passager noir en espérant que cette douce folie va bien finir et que je vais retourner à cette vie normale et bien rangée où je découpe avec méthode d’autres monstres que moi. Car j’ai l’habitude de le faire en toute liberté, de la main précise et enjouée qui pour l’heure se contente de tenir celle de Rita, tout en s’émerveillant durant une lune de miel – quelle ironie ! ― où tout ce qui est délicieux et lunaire est interdit. Or donc, Paris. Je suis