Sa majesté des mouches ou l'humanité maudite Sa majesté des mouches nous plonge dans une société composée uniquement d'enfants, qui perdront à tout jamais leur innocence... « La vérité sort de la bouche des enfants » disait Platon. Voilà un proverbe que William Golding démontre sans ambiguïté dans Sa majesté des mouches. Après un accident d'avion, un groupe d'enfants se retrouve seuls, sans adultes sur une île déserte. Rapidement, le groupe s'organise selon un schéma démocratique : ils élisent un chef, Ralph, et décident du rôle de chacun. Différents incidents vont progressivement faire basculer le groupe dans la sauvagerie et la tyrannie, symbolisées par un autre personnage, Jack, qui par la chasse, révèle chez les jeunes, des pulsions animales et primitives. La découverte d'une sorte de monstre sème la terreur sur l'île. De fil en aiguille, la violence s'installe et des crimes humains se multiplient. Une véritable chasse à l'homme se déroule quand apparaît sur la plage, un officier de marine. La chasse est le moment où une partie du groupe a décidé de se laisser aller à la violence et au meurtre. C'est le déclic qui fait passer de la démocratie à « l'animalisation ». Pour cela, l'auteur utilise des articles indéfinis pour décrire les chasseurs : « Ils », « la plupart », « presque nus », « levaient leurs bâtons ». Ce qui est intéressant aussi, c'est que le lecteur ne voit pas la chasse comme le voient les chasseurs, mais comme Ralph le voit : « un gros épieu d'où un cochon sauvage éventré se balançait lourdement au rythme de leur marche pénible sur le sol inégal. La tête du cochon pendait au bout de sa gorge fendue et semblait chercher quelque chose par terre ». La chasse n'est pas représenté comme un acte héroïque mais comme un acte violent, écoeurant et primaire. Très marqué par les événements tragiques de la seconde guerre mondiale, William Golding propose une métaphore de l’humanité et de l'attitude que