saint valenti
Léopold Sédar Senghor fut une figure marquante de deux grands mouvements du XXe siècle, l’un politique, l’autre intellectuel : le socialisme africain et la négritude. Toute sa vie fut placée sous le signe de ces dichotomies : l’Afrique et l’Europe, le Blanc et le Noir, le colonialisme et l’indépendance, l’élitisme et le populisme.
C’est Senghor qui a forgé le concept même de négritude, avec ses compagnons de route que furent Aimé Césaire, en Martinique, et Léon G. Damas, en Guyane française. Souvent perçue comme une réaction au colonialisme français et comme une glorification de la culture et de la société africaine, la négritude est ce qui, selon Senghor, transcende les divisions entre les Arabes, les Négro-Africains et la diaspora et qui annonce l’émergence d’une forte présence noire dans le monde. « La négritude est un fait, une culture. C’est l’ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d’Afrique et des minorités noires d’Amérique, d’Asie et d’Océanie. »
Pour Senghor, la culture noire tire sa force de sa proximité avec la nature et avec ses ancêtres, là où la culture occidentale s’en est coupée; le Noir est intuitif quand l’Européen est cartésien. Cette prise de position a soulevé maintes protestations. C’est ainsi que Jean-Paul