Sainte colombe et marin marais : une relation de professeur à élève ou de maître à disciple ?
Le professeur est celui qui enseigne une matière, une discipline, un ensemble de techniques. L’élève est celui qui reçoit cet enseignement spécifique.
Le maître est celui qui possède une compétence à un niveau inégalé ou indépassable au point qu’il semble dépasser le simple savoir-faire pour toucher à l’essence de son domaine de compétence. En suivant sa voie particulière (musique, peinture, mathématiques etc - cf le « do » en japonais qu’on trouve dans judo, bushido, kendo, aïkido etc), il parvient à un absolu qui lui permet de s’élever au-dessus de son art particulier pour toucher à l’essentiel, au sublime (« qui va en s’élevant « ou « qui vient du seuil supérieur ») au vrai, au beau, au bien. Le maître, dans les arts martiaux asiatiques, est comme un certain type de philosophes dans notre tradition : celui qui n’a pas peur d’affronter la mort car il a souvent médité dessus, il se l’est souvent représentée.
Le maître, en ce sens, reçoit des disciples qui reçoivent donc un enseignement d’ordre philosophique ou spirituel, et qui sont amenés à devenir des maîtres à leur tour pour transmettre ce qui permet de répondre à la plus angoissante des interrogations humaines. Dans notre tradition, les maîtres et les disciples les plus évidents sont les philosophes grecs ainsi que le Christ et ses apôtres .
Marin Marais reçoit donc un enseignement proprement musical de la part de M. de Sainte Colombe et de sa fille (nouveaux coups d’archet, nouvel instrument, nouveaux morceaux) mais dès le début, la relation entre Marin Marais et M. de Sainte Colombe se situe sur un autre plan : Marin Marais confie son traumatisme de la mue et M. de Sainte Colombe dit que s’il le prend comme élève c’est à cause de sa « douleur ». C’est par la douleur que M. de Sainte Colombe s’élève dans la musique (douleur du deuil + nom des morceaux + cri de douleur de Madeleine : douleur plus musicale que les sons de la viole de Marin Marais). La musique ne lui