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Le premier ministre en sait quelque chose, lui qui a constamment cherché à convaincre ses « camarades » d’adopter une position ferme sur le sujet. Ce qui, il est vrai, n’est jamais allé de soi. Le 1er juin 2006, alors maire d’Évry, Manuel Valls inaugurait les locaux flambant neufs de sa police municipale, dont il avait doublé les effectifs lors des cinq premières années de son mandat.
La veille, Ségolène Royal, alors candidate à l’investiture du PS pour l’élection présidentielle, avait tenu un discours martial, proposant notamment la création d’établissements à « encadrement militaire », pour les mineurs délinquants, ce qui avait secoué son camp. M. Valls, lui, avait approuvé sans réserve. « Si la gauche n’est pas claire sur la question de la sécurité, on ne sera pas crédible sur le reste », assurait-il ce jour-là. Un message qu’il répétait déjà depuis de nombreuses années.
Ce 1er juin 2006, M. Valls confiait avoir vu « monter le sujet » de la sécurité après son élection, en 1989, au conseil municipal d’Argenteuil (Val-d’Oise). Dix ans plus tard, sa double casquette de conseiller à Matignon et de candidat à la mairie d’Évry lui avait fait percevoir, expliquait-il, le décalage entre la politique sociale du gouvernement et les préoccupations qui s’exprimaient sur le terrain. De cette expérience, qui s’était soldée par le traumatisme du 21 avril 2002, M. Valls avait tiré des leçons : « Pour l’opinion, la sécurité est le seul sujet que les politiques sont capables de traiter. Et il est au cœur de la crise de confiance que traverse le pays ». « Les gens ne supportent plus l’idée de l’excuse permanente par la crise sociale », poursuivait le maire