Salah Supri E
Trois phases incontournables se succèdent dans l’apprentissage de la lecture. La première est celle cognitive : c’est celle des découvertes, des efforts aussi, importants et coûteux en énergie pour l’élève dans cette approche initiale. Elle nécessite de nombreuses connaissances, la mise en œuvre de capacités différentes, la compréhension de gestes mentaux tout à fait particuliers ainsi que l’aptitude à mettre en relation cohérente ces diverses données. L’élève devra clairement savoir ce qu’on attend de lui, on lui explicitera donc les tâches au fur et à mesure qu’il pourra exercer ses connaissances en élargissant ses découvertes. La deuxième phase est celle de l’automatisation : par des pratiques réitérées, les savoir faire s’améliorent et s’automatisent.
Les procédures de déchiffrage deviennent de plus en plus performantes, les pratiques de savoir faire par essai et erreur et surtout par correction spontanée deviennent plus régulières. On pourra constater également une augmentation de la fluence 31 corollaire d’une diminution de la fatigue. La troisième et dernière étape sera celle de la maîtrise, dénommée aussi « expertise » par nombre de pédagogues. À ce stade, la lecture à voix haute est expressive, la compréhension va de pair avec le déchiffrage qui est quasi instantané.
Les objectifs de la lecture
Ils sont nombreux. Il s’agit de savoir questionner un texte, de repérer le support et le type d’écrit, de pouvoir explorer la partie importante du texte, de prélever des indices graphiques, d’émettre des hypothèses, d’organiser logiquement les éléments à identifier, de mémoriser des informations, d’en neutraliser d’autres. Les élèves en difficulté ou handicapés ont surtout du mal avec la logique, la mémoire et le traitement des informations. Le processus intellectuel de tri d’informations, par isolation de certaines, et inhibition d’autres, peut être paralysant pour un élève qui ne maîtriserait pas suffisamment les outils méthodologiques que