Salut
A La mémoire, une reconstruction affective du passé
La mémoire est subjective et susceptible d’évoluer. Elle intègre une expérience, un ressenti, une large part d’émotion et de sensibilité. La mémoire sélectionne, laissant dans l’ombre ce qui dérange, ce qui effraie. Elle se déforme par la diversité des témoignages, et peut aussi être manipulée. Il n’y a pas une mémoire, mais des mémoires, qui sont toujours portées par des individus ou des groupes.
Généralement, la mémoire évolue en plusieurs étapes. Dans un premier temps, elle est souvent refoulée par ceux qui ont vécu des événements traumatiques. Puis, elle est ravivée, construite par l’action des témoignages. Enfin, la troisième étape est celle de « l’obsession mémorielle ». Elle est entretenue par des images, des commémorations, des mémoriaux et les programmes scolaires. La mémoire peut enfin, plus rarement, s’affaiblir avec le temps.
B L’histoire, une reconstruction scientifique du passé
L’histoire est une science qui se veut objective et universelle. Le travail de l’historien consiste à périodiser, à mettre en perspective le passé, et à relier des faits entre eux pour expliquer des phénomènes et des événements. L’historien s’appuie sur des documents, les confronte et tente d’en dégager une vérité historique.
L’histoire fait de la mémoire un objet de recherche. Les historiens font aujourd’hui l’histoire de la mémoire collective ou des mémoires. Ils doivent faire la part de ce qui est intégré à cette mémoire, et de ce qui reste encore refoulé. Si la mémoire est une source imparfaite pour l’historien, ces imperfections et ces défaillances légitiment la transformation de la mémoire en objet d’histoire.
2 L’histoire contre les abus de la mémoire
A Les lois mémorielles
Depuis les années 1990 ont été votées plusieurs lois ayant pour objectif de lutter contre la négation de faits historiques avérés et de faire reconnaître symboliquement les mémoires blessées.