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Les « années folles » en France et aux Etats-Unis
Si les Etats-Unis sortent grandis de la Première Guerre mondiale, qui a stimulé leur industrie et accru leur poids sur la scène internationale, la France, également, surmonte vite ses impératifs de reconstruction. La décennie qui s’ouvre augure, pour les deux pays bordés par l’Atlantique, une ère de prospérité économique sans précédent. C’est dans ce contexte favorable qu’éclosent en 1919, dans l’immédiat après-guerre, les « années folles » françaises et leur équivalent américain, les « Roaring Twenties » (« années vrombissantes »). Elles seront refermées abruptement par le krach boursier du « jeudi noir » le 24 octobre 1929. La parenthèse des « années folles » figure ainsi rétrospectivement une véritable « embellie » dans l’histoire du début du XXe siècle.
Elle est permise, tout d’abord, par des taux de croissance inédits, ceux des « Dix Glorieuses » ou des « Golden Twenties ». Le contexte économique international est favorable, l’industrie connaît des gains de productivité considérables, l’innovation permet l’essor des secteurs de pointe comme l’électricité ou l’automobile. L’appareil de production se modernise, les prix de vente baissent et la consommation de masse pose ses jalons. En France, la croissance industrielle est de 9,5% par an entre 1921 et 1929. Quant aux Etats-Unis, ils sont la puissance économique mondiale par excellence à la fin des « années folles », assurant en 1929 42% de la production mondiale. Le niveau de vie américain est de loin le plus élevé du monde.
Les réussites économiques associées au retour à la paix font naître dans les populations un exceptionnel optimisme. Soulagement de se sentir revivre, fièvre festive faite de relâchement des contraintes et de contestation de l’ordre établi débouchent sur les audaces et novations de ces « années folles ». Ces aspirations sont toutefois mêlées à un désir de continuité, de retrouver « l’âge d’or » de la « Belle-Epoque