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Les écrivains sont d’abord des hommes qui appartiennent à leur époque, et même, compte-tenu d’une sensibilité plus vive, qui participent plus étroitement aux affaires marquantes de leur temps. Aussi n’est-il pas étonnant de voir ces témoins mettre leur art au service d’une cause politique ou de courants de pensée. C’est ce que nous appelons la « littérature engagée >> Il est légitime de se demander si ce type de littérature est efficace, en particulier si les textes qu’elle produit, malgré la complexité de leurs formes d’argumentation, sont un bon moyen de convaincre et de persuader. Il est vrai qu’habituellement un bon écrivain arrive à nous faire adhérer aux idées qu’il défend. Cependant la complexité des moyens mis en œuvre peut être un frein et c’est souvent en dehors de la stricte argumentation que les hommes de lettres nous aident le mieux à rejoindre leurs causes
La littérature est un bon moyen de convaincre et de persuader "Convaincre" s’emploie pour exprimer le fait que l’auteur cherche à amener un lecteur à reconnaître qu’une proposition, qu’un point de vue est véridique, irréfutable. En ce sens la conviction repose essentiellement sur l’exercice de la raison qui avance des preuves.
"Persuader" s’utilise davantage pour dire que l’auteur cherche à faire partager au lecteur son point de vue en jouant sur les émotions, sur la subjectivité, sans forcément utiliser de preuves systématiques.
Par contre, si l’auteur veut davantage toucher le lecteur dans son âme, faire plus appel à ses sentiments qu’à sa raison, il peut employer un ton plus lyrique.
La Bruyère utilise la dramatisation pour nous persuader avec les exclamations du début, l’accumulation des qualités qui nous fait regretter un peu plus la disparition du jeune Soyecour, pour finir sur un mode mineur et revenir à l’aridité de la logique : « malheur déplorable, mais ordinaire ! ».
De même, le texte théâtral, parce qu’il s’adresse très directement à des spectateurs présents dans