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Dans les années 1950-1960, le théâtre de l’absurde interroge la condition humaine et le sens de la vie.
L’absurde
Les découvertes de Freud sur l’inconscient et la Seconde Guerre mondiale ont profondément ébranlé les certitudes. Les artistes s’interrogent, à travers le langage notamment, sur le tragique de la condition de l’homme qui évolue dans un monde vide de sens et ne maîtrise pas son propre « moi ».
L’illogisme
“La contradiction consiste à associer deux affirmations contraires et incompatibles.
Ex. : « LE POMPIER. – À propos, et la cantatrice chauve ?
MADAME SMITH. – Elle se coiffe toujours de la même façon ! »
(Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve, 1950)
“L’incohérence associe deux éléments qui ne vont pas ensemble.
Ex. : « L’automobile va très vite, mais la cuisinière prépare mieux les plats. »
(Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve, 1950)
“La rupture marque une interruption dans la logique du propos.
Ex. : « NELL. – Pourquoi cette comédie tous les jours ?
Un temps.
NAGG. – J’ai perdu ma dent. »
(Samuel Beckett, Fin de partie, 1957)
Le comique
“Les jeux de mots : associations d’idées, de mots aux mêmes sonorités, onomatopées, doubles sens, onomastique, niveaux de langue.
Ex. : « ROBERTE II. – Qu’est-ce que c’est sur votre tête ? […] C’est un château ? […] C’est un chameau ? Un chaminadour ? […]
C’est une charrue ! » (Eugène Ionesco, Jacques ou la Soumission, 1950)
“La répétition : les personnages répètent une phrase ou des gestes.
Ex. : « JEAN. – Oh ! un rhinocéros !
LE LOGICIEN. – Oh ! un rhinocéros !
LE VIEUX MONSIEUR. – Oh ! un rhinocéros ! […]
JEAN. – Oh ! un rhinocéros ! » (Eugène Ionesco, Rhinocéros, 1959)
La parodie : reprise et détournement des conventions théâtrales.
Ex. : « N. (il s’approche de Lili). – Enfin ! Lili, quel bonheur ! Si vous saviez… J’ai eu si peur pour vous. (Pause.) Pourtant, au fond de moi, j’en étais sûr… Vous ne pouviez pas ne pas venir, ce n’était pas possible. (Pause.)