Samieuse
Il était une fois, Djibril, un jeune ivoirien de 20 ans qui vivait à Bouaké, ville située au centre du pays. Il était bien bâtit, charmant, une peau peu foncée, des traits assez fins… Il était conscient que son physique de sportif charmeur jouait en son avantage.
Djibril vivait à fond son rêve américain : devenir un de ces acteurs sur les posters qui couvraient les murs de sa chambre. Un rêve qui n’était pas forcément celui de son père. Depuis son baccalauréat, Djibril vivait de son physique très demandé : il multipliait les séances photo, les défilés, les publicités, les soirées où l’alcool, les voitures et les filles coulent à flot … comportement qui déplaisait forcément à son père, mais qui était de plus en plus compréhensif en vers son fils depuis la mort de Charlène, son épouse et la maman du petit Djibril. Comme tous les parents du monde, il aurait aimé que son fils soit plus sérieux dans ses études et décrocher un diplôme afin d’hériter de la direction de l’entreprise familiale.
Son père, Stephan, un ingénieur d’état très sollicité, PDG de la grande Société HAERINGER de Construction d’Urbanisme et de Gestion Immobilière. Il était un proche du président déchu Gbagbo. Depuis le début de la crise en Côte d’ivoire, toutes les connaissances proches ou lointaines de l’ancien Président ainsi que leurs familles étaient pourchassées et massacrées. Stephan Haeringer vivait dans la peur et l’angoisse quotidiennes : chaque jour passé dans sa villa risquait d’être le dernier. Mais Djibril était plutôt insouciant de la politique, et n’avait aucune idée des soulèvements que vivaient son pays.
En fin d’après-midi, Djibril planifiait sa soirée grâce à Internet. Le soleil s’apprêtait à se coucher, ses couleurs flamboyantes se reflétaient sur l’eau de la piscine. Quand soudain, son père se précipita vers lui : * Fais tes bagages, prends un seul sac, le strict minimum possible… On s’en va dans une heure, le jet nous attend à l’aérodrome.