Santé (très) publique.

1960 :
Le petit Pierre tousse ce matin. Sa mère lui donne un lait de poule et l’envoie en classe. Le lendemain, il a vraiment une mauvaise toux. Sa mère l’emmène chez le médecin de famille. Un gros rhume : il faut compter une semaine. Il prescrit un grog avec un demi-comprimé d’aspirine. Et surtout éviter les courants d’air.

2010 :
Killian a toussé. Sa mère prend ses RTT et attend la visite du médecin référent. Cela fait plus d’une demi-heure et il n’est toujours pas là. Elle appelle le SAMU et conduit Killian aux Urgences de l’hôpital.
Ce cas a fait dépasser le seuil critique statistiquement fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé : la procédure de précaution est immédiatement engagée. Un message d’alerte est diffusé sur tous les médias chaque quart d’heure.
La sécurité est renforcée dans les aéroports qui passent en « alerte rouge ». Les gouvernements américains et chinois recommandent de reporter les voyages en France.
La Ministre de la Santé Rougeaude Bonneteau, lors de la séance des questions orales à l’Assemblée déclare que le gouvernement a pris ses responsabilités et que cent vingt millions de doses de vaccin ont été commandé selon les prescriptions de l’industrie pharmaceutique. Un plan de vaccination double de la totalité de la population sera établi par un comité composé de hauts fonctionnaires énarques et polytechniciens, par souci d’efficacité.
Des experts annoncent au 20 heures qu’ils chiffrent précisément la perte pour l’économie française entre 5 et 100 milliards d’euros tout en regrettant que la France, contrairement à ses voisins européens, n’ait pas une politique de santé crédible. La Secrétaire générale des Verts grâce à une conversation qu’elle a eue à la cafétéria de Green World Inc. sait qu’il y aura au minimum 15 000 morts mais que le gouvernement fait tout pour le cacher. L’opposition déclare qu’il fallait s’y attendre. Les députés de la majorité font amende honorable convaincus que cela va leur