Sartre - le rapport à la dénaturation
L’espace culturel du XXème siècle est sans contredit caractérisé par le mouvement, le changement, la dénonciation de l’humain en décrépitude. Les deux Guerres induisent la faillite de la raison, la vulnérabilité de l’homme, la remise en question de sa condition de mortel. Où en est rendu l’être humain? Que sera désormais son rapport au monde extérieur? Le XXème siècle, c’est la renaissance de l’existentialisme. Suite à Kierkegaard, apparaissent les Heidegger, Jasper, Husserl et finalement Sartre.
Son influence sera majeure dans l’histoire de la littérature et de la philosophie. On lui offrira le prix Nobel qu’il refusera sous prétexte qu’il ne tient pas à s’institutionnaliser. Lorsqu’on lui demande en 1975 ce qu’il aimerait voir durer de toute son œuvre, il répond les Situations, Saint Genet, la Critique de la raison dialectique et Le Diable et le bon Dieu. Il ajoute : « Et puis La Nausée aussi. Je considère que, du point de vue proprement littéraire, c’est ce que j’ai fait de mieux. »
La Nausée (1938), premier roman existentialiste qui allie philosophie et littérature, sera donc l’objet à l’étude dans le cadre de mon mémoire de fin de baccalauréat. En fait, il s’agit davantage d’un projet qui n’est à strictement parler qu’une analyse d’un ouvrage produite simplement sur papier. La littérature étant un phénomène graphique à la base, il existe d’autres moyens de la diffuser et c’est dans cette optique que j’ai élaboré un projet lequel portait, dans sa phase première, sur l’analyse du roman La Nausée de Jean-Paul Sartre.
La deuxième phase était justement d’utiliser un autre médium que celui de l’écriture pour diffuser d’une certaine manière une partie du contenu de cette analyse. Bien sûr, la diffusion visait un groupe restreint, des collégiens. L’idée était donc la suivante, présenter un extrait du texte à deux groupes de collégiens dans le cadre d’une seule période de deux heures. L’expérience avait pour contrainte