Scandalede panama
En 1878, le gouvernement de Colombie octroie à la France, dans l'isthme de Panama, un canal inter océanique. Ferdinand de Lesseps, créateur du canal de Suez en 1869, se fit confier l'ouvrage. Mais les obstacles techniques mirent la compagnie de Panama en difficulté et la contraignirent à faire appel à l'épargne française. L'emprunt fut confié à de grands financiers comme Cornélius Hertz ou le baron Jacques de Reinach. Dix ans après le début des travaux, le choix technique primitif se révéla un échec. Lesseps dut faire appel à l'ingénieur Gustave Eiffel pour concevoir un canal de l'écluse. En 1888, à cours d'argent, la compagnie tenta d'obtenir l'autorisation d'émettre un emprunt à lots (une loterie récompensant certains épargnants) par lequel le vote d'une loi était nécessaire. Le suffrage d'une partie des parlementaires et l'appui de certains journaux furent alors obtenus par la corruption. Toutefois, l'emprunt n'empêchant pas la faillite en 1889 de la compagnie de Panama, le canal fut alors confié aux USA, plusieurs dizaines de milliers de souscripteurs furent ruinés, et une instruction judiciaire s'ouvrit en 1891. Le scandale fut rendu public en 1892 lorsque la libre parole d'Édouard Drumont et la presse boulangiste dénoncèrent les députés compromis. Le 20 novembre 1892, le baron de Reinach mourut subitement : une commission d'enquête parlementaire fut ouverte et l'autopsie demandée. La campagne contre: « les chéquards », les révélations successives compromettant des députés tels que Maurice Rouvier, Charles Floquet et surtout Georges Clemenceau entraînèrent une crise ministérielle. En 1893, le procès contre les administrateurs aboutit à un verdict léger ; parmi les parlementaires, seul le ministre des travaux publics Charles Baihart fut condamné à cinq ans de détention. La révélation de la corruption des députés frappa plus l'opinion que celle de la vénalité de la presse. Si le