Scenographie musicale de l'opéra
____________________ Jean le Rond d'Alembert, mathématicien, philosophe et encyclopédiste français du XVIIIe siècle écrivit dans son ouvrage De la liberté de la musique : « Qu'est-ce qu'une ouverture? C'est la pièce de musique qui commence un opéra et qui doit préparer l'auditeur à ce qu'il va entendre. ». Cette phrase soulève un paradoxe : si l'opéra est un spectacle, Jean le Rond d'Alembert parle d'auditeur et non pas de spectateur, d'entendre et non pas de voir. L'opéra est donc un spectacle qui ne s'accompagne pas de la musique, il se repose sur elle. À la lumière de cette constatation, il serait donc étrange que la musique, élément prédominant du spectacle, ne traduise pas les éléments de la fable dans son langage. D'un autre côté, la scénographie est, selon Patrice Pavis dans son Dictionnaire du théâtre, un « dispositif propre à éclairer (et non plus à illustrer) le texte et l'action humaine, [et] à figurer une situation d'énonciation ». Selon ce dernier, la situation d'énonciation est le discours de l'auteur et des personnages. Bien que la scénographie soit un art lié à l'espace scénique, il est possible de faire une analogie entre musique d'opéra et scénographie. En effet, nous allons tâcher de démontrer que dans l'opéra la musique éclaire « le texte et l'action humaine » de la fable et qu'elle figure le discours de l'auteur et des personnages. Pour faire simple, il nous faut essayer de démontrer que la musique donne des éléments supplémentaires pour comprendre le texte et l'action qui se déroule sous les yeux du spectateur et qu'elle, d'un autre côté, représente, de la même façon qu'une métaphore, le discours des personnages et de l'auteur. La fable est racontée dans un livret