1 L’évolution du Conseil constitutionnel depuis 1958 Introduction: - Sacralisation historique de la loi (conception «rousseauiste» consacrée par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme du 26 août 1789 érigeant la loi, «expression de la volonté générale», en acte irrésistible, irréprochable, incontestable et inconditionnelle) en France qui explique les difficultés rencontrées pour l’instauration d’un authentique contrôle de constitutionnalité (première réalisation sous l’Empire avec le Sénat et durant la IVe République avec le Comité constitutionnel qui ne fut saisi qu’une fois; proposition du «Jurie Constitutionnaire» de Sieyès). - Généralisation des Cours constitutionnelles dans tous les pays démocratiques (sauf en Grande-Bretagne qui ne possède pas de Constitution écrite). - Phénomène de «constitutionnalisation» du Droit. I) Le Conseil constitutionnel, simple régulateur de l’activité et de l’équilibre des pouvoirs publics A) Le gardien du respect de la séparation des pouvoirs 1) Le régisseur des relations Exécutif-Législatif en tant que «canon braqué sur le Parlement» (décisions des 6 novembre 1962, 30 juillet 1982 et 2 septembre 1992) et l’interprète-gardien de la Constitution (décisions des 13 décembre 1985 et 19 janvier 2006) 2) Le garant de l’indépendance de la juridiction administrative (décisions des 22 juillet 1980 et 23 janvier 1987) 3) Le protecteur de la souveraineté nationale (décisions des 30 décembre 1976, 22 mai 1985, 9 avril 1992, 2 septembre 1992, 23 septembre 1992, 31 décembre 1997, 20 mai 1998, 10 juin 2004 et 19 novembre 2004) B) Le juge électoral 1) L’élection présidentielle (article 58 de la Constitution du 4 octobre 1958 et jurisprudence concurrentielle avec le Conseil d’Etat: décisions du Conseil constitutionnel des 21 janvier 1981, Krivine, 6 avril 1995, Durand, et 14 mars 2001, Hauchemaille, et CE Ass. 6 mai 1966, Dame Chaix: le Conseil constitutionnel accepte, par exception, de se reconnaître compétent relativement au