De nombreuses pièces de théâtre ont été critiquées et annulées après leur première représentation. Molière écrit sa pièce Dom Juan en 1665, juste après celle de Tartuffe qui fut interdite de représentation par la Compagnie du Saint Sacrement. Dom Juan sera elle aussi mal reçue et on demandera à l'auteur de supprimer certaines scènes qui semblaient tourner à la dérision la religion. La scène de dénouement de cette œuvre est représentative du reste de la pièce, et on peut se demander : qu'est ce qui la caractérise ? On remarquera d'abord le côté religieux et surnaturel des deux dernières scènes, et aussi le style baroque qui les définie.

À travers les deux scènes du dénouement de Dom Juan la présence d'éléments surnaturels et à caractère religieux se fait fortement ressentir. Avec notamment le spectre dans la première scène, et la statue dans la seconde. Le premier élément surnaturel présent est le spectre. Ce dernier est représenté comme une femme voilée, qui serait le symbole de la femme bafouée et déshonorée. Ce spectre représente les femmes que Dom Juan a pu côtoyer. De plus, ce dernier « croi(t) reconnaître cette voix » (l.5) comme s'il avait déjà rencontrer la personne qui lui parle et qui fait référence à son passé. Ce spectre a une forte connotation religieuse, mais aussi surnaturelle. Il utilise le champ lexical de la religion avec « miséricorde », « Ciel », « repent » (l.2) et semble envoyé par le Ciel pour repentir Dom Juan. Ce dernier a d'ailleurs jusqu'à la fin la possibilité de se repentir (« s'il ne se repent ici, sa perte est résolue » l.2) mais le refuse toujours. Aussi, le spectre s'adresse à Dom Juan en parlant de lui à la troisième personne ce qui donne un aspect solennel à son discours et renforce le sentiment religieux de sa présence. Le spectre en plus d'être l'allégorie de la mort se retrouve à être celle du Temps lorsqu'il « change de figure, et représente le Temps avec sa faux à la main » (l.8). Le temps qui passe conduit forcément à