Selon vous, l’intérêt principal d’une autobiographie est-il de dire toute la vérité sur son auteur ?
Dans son pacte autobiographique, Philippe le jeune définit l’autobiographie comme un « récit rétrospectif en prose qu’une personne fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité ». Selon Philippe Lejeune, l’auteur autobiographique noue un pacte avec son lecteur qui consiste pour l’auteur à se montrer tel qu’il est. Cependant nous pouvons nous demander si le fait de « tout dire » est le seul intérêt de l’autobiographie.
Dans un premier temps nous verrons qu’il y a une impossibilité de tout dire, puis dans un second temps que l’ autobiographie permet de révéler des aspect inconnu sur l’auteur et enfin dans une troisième partie les intérêts diverses de l’ autobiographie .
Selon Edgard Quinet, il y a une impossibilité de dire toute la vérité sur soi. Dans son œuvre histoire de mes idées, Quinet défend l’idée qu’on ne peut pas se souvenir de tout, qu’il est « trop difficile de se souvenir de chaque parole ». Effectivement, la mémoire trie, élimine, imagine et réinvente. Pour Quinet, l’intervention de la subjectivité fausse « l’esprit, l’imagination, la raison » De plus un récit de soi aussi exhaustif serait lassant pour le lecteur. L’abondance de détails comme dans les confessions de rousseau peut entrainer un découragement rapide pour la lecture d’une œuvre autobiographique. Enfin, certains auteurs affirment ne pas vouloir tout dire afin de laisser libre cours à l’imagination de leur lecteur. Ils précisent le plus souvent leurs intentions dans la préface de leur œuvre. Chateaubriand par exemple souhaite ne présenter au monde « que ce qui est beau » et ne pas faire « le détail de ses faiblesses » dans « des confessions pénibles » qui portent atteinte a « sa dignité d’homme »