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La Nature est, pour plusieurs poètes du début du xixe siècle, l'incarnation la plus tangible de Dieu. C'est par elle que, comme on le voit chez Hugo et Lamartine, le divin manifeste le mieux sa grandeur. C'est un lieu propice à la méditation, la mélancolie rappelée par le cycle des saisons.
Mais pour la plupart des romantiques, le spectacle de la Nature ramène d'abord à l'Homme lui-même: l'automne et les soleils couchants deviennent dès lors des images du déclin de nos vies, alors que le vent qui gémit et le roseau qui soupire symbolisent les émotions du poète lui-même. Même en musique, notamment dans la Pastorale de Beethoven, c'est bien moins une description de paysages champêtres qu'il faut entendre que l'écho de la sérénité ou de la colère vécue par un homme. C'est la théorie du paysage-état d'âme.
La Nature, enfin, est un lieu de repos, de recueillement; en s'y arrêtant, on oublie la société, les tracas de la vie mondaine. Il est d'ailleurs naturel à l'esprit romantique qu'on se confie plus aisément à un lac qu'à un ami en chair et en os. C'est bien là le signe, à la fois, du dédain des romantiques pour l'univers social et du goût de ces poètes pour la méditation, pour un retour sur soi que la Nature, comme un miroir, ne fait que favoriser.
Alphonse de Lamartine est ne a Macon en 1790. Il a vecu ses dix premieres anneesdans le village de Milly pres de Macon. Au charme de la nature s’ajoutait la douce influence de ses soeurs et sa mere. Lamartine fait de bonnes etudes au college des jesuites,il mene a Milly une vie d'un aristocrate consacre a la lecture, a la poesie chretienne. Apres une enfance passee a Milly Lamartine voyage en Italie, puis se met au service a Louis XVIII. C'est a cette epoque qu'il commence a composer de la poesie. Son premier ouvrage, Les Meditations poetiques, publie en 1820. Recoit un success retentissant et il n’est pas exagere d’affirmer que ce livre est le premier