Sénèque Lettre à Lucilius. Ce texte est un dialogue virtuel. Il s'agit pour le philosophe de mettre l'homme face à ses responsabilités morales. Ainsi, ce n'est pas seulement l'ami Lucilius qui est concerné mais l'humanité toute entière. Nous sommes invités à réfléchir sur notre rapport au temps et donc à nous-mêmes. Le temps est-il un ami ou un ennemi ? Nous dépossède t-il de nous-mêmes irrémédiablement ? Au contraire, permet-il de trouver des occasions d'instaurer un mode de vie réglé sur l'éthique ? Sénèque entend démontrer que le temps n'est pas destructeur. On peut en vivant selon un idéal d'existence fondé sur l'éthique transcender la mort et l'oubli. L'homme doit intégrer au quotidien la méditation philosophie. Il doit faire de la sagesse un modèle d'existence. Sénèque commence par nous inciter à retrouver ce qui a été perdu ou plutôt négligé. On doit donc nécessairement rétablir notre intégrité ou autonomie. Nous nous retrouvons confrontés à une obligation morale. Il faut cultiver impérativement la maîtrise de soi. Comment l'homme doit-il s'y prendre ? Le maître ou le sage demande une réappropriation du temps. L'écoulement du temps qui semble au départ irréversible doit être contrôlé par la pensée. Un travail éthique s'impose. Il faut cultiver une hygiène de vie rigoureuse et constante afin de préserver sa liberté et sa sérénité. Tout contrevenant s'expose alors à une faute morale et au malheur. On constate qu'avec Sénèque, bonheur et morale sont indissociablement liés. Aucune « négligence » (1.5) n'est admise. Il s'agit ici d'accéder à la sagesse en transformant le temps destructeur en bien moral. Le philosophe explique comment récupérer son temps c'est-à-dire comment ne plus le perdre. Il est possible d'utiliser le temps pour accéder à une dimension spiritualisée de l'existence. Un travail scrupuleux doit être conduit régulièrement. Quand on s'efforce de se réapproprier le temps on réalise une action éthique inséparable de notre humanité. Cet acte