Shoah
Qu'est-ce que la micro-histoire ?
La micro-histoire est la base de ce livre. On va étudier les persécutions antisémites en zoomant sur les parcours personnels, familiaux, sur l'histoire des persécutions dans une ville, une région...
Il y a des antécédents dans cette démarche (on a déjà raconté l'histoire d'un déporté, d'un camp en particulier), mais la démarche reste marginale surtout en France.
Quels sont les objectifs de ce livre, recueil des recherches de plusieurs spécialistes de la Shoah et des persécutions : Claire Zalc, Tal Brutmann...
On veut travailler sur les morceaux du puzzle (une histoire précise, mémorielle) afin de mieux comprendre les mécanismes de la grande histoire, nationale, européenne de la Shoah. L'addition de ces pièces de vie et de mort permet la construction d'une synthèse.
Avec la micro-histoire, on se met au niveau de l'individu ce qui permet une vision plus fine du processus d’extermination, d'éclairer d'une lumière nouvelle les comportements personnels ainsi que le contexte dans lequel ces comportements évoluent. La relation victime-bourreau-témoin est donc plus aisé à envisager. Le contexte et son analyse sont extrêmement importants car l'individu n'est pas le seul acteur de ses choix, il fait de choix suivant le regard des autres, l'éducation qu'il reçoit, la manière dont il perçoit son monde en résumé.
Pour la micro-histoire, les sources sont plus larges car elle utilise les ressources familiales, l'inconscient du groupe familial (les « généalogies mentales » de Rosental) mais elle pose également des question morales et éthiques. Lorsqu'un historien s'engage aussi profondément, par exemple au cœur de l'histoire de sa propre communauté ou d'archives familiales donc par définition intimes, il doit garder à l'esprit le but initial de son travail et ne pas adopter une attitude compatissante, et laisser de côté l'inévitable pathos qui viendrait le tarauder au fil de ses recherches.
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