Si dieu n'existe pas, tout est permis
Sujet 1
« Mais qu’est-ce que c’est, je lui demande, l’homme, après ça ? Sans Dieu, je veux dire, et sans vie future ? Parce donc, alors, maintenant, tout est permis, on peut tout faire ? demande Dimitri Karamazov, accusé de parricide. » En illustrant votre analyse avec les œuvres au programme, vous vous demanderez si l’on peut affirmer, comme Dimitri Karamazov dans Les Frères Karamazov (1880) de Dostoïevski, que, si Dieu n’existe pas, tout est permis. Corrigé proposé par Natalia Leclerc
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Analyse du sujet
Analyse des termes du sujet
La formule « Si Dieu n’existe pas, tout est permis » est très célèbre mais, à aucun endroit de l’œuvre de Dostoïevski, elle n’apparaît ainsi. L’idée revient à plusieurs reprises, dans des dialogues des Frères Karamazov en particulier, roman construit autour d’un parricide, mais la tradition a figé la formule « Si Dieu n’existe pas, tout est permis », et c’est elle que le sujet invite à traiter. Le sujet fournit un des extraits où l’idée apparaît, et nous pouvons aussi nous en inspirer pour comprendre la formule. Cette phrase, très brève, présente des enjeux fondamentaux. Elle a la forme d’un raisonnement logique, composé d’une hypothèse et d’un effet. On ne sait pas si Dieu existe ou non, telle n’est pas la question. Mais si ce n’est pas le cas, la conséquence est que « tout est permis ». Derrière la proposition « tout est permis », qui ne comporte aucun terme technique, se cache une réalité terrible, puisqu’elle signifie qu’il n’y a aucune limite à aucun comportement. Il n’est pas nécessaire d’être grand connaisseur de l’âme humaine ni très pessimiste pour se douter que, si tout est permis, c’est la porte ouverte au mal. Dans l’hypothèse proposée, sans Dieu, les hommes se croiraient autorisés à tout faire, y compris ce qui est habituellement interdit. Aucune sanction ne les menacerait. Enfin, il est indispensable de prendre en compte un paramètre qui évite de