Si le travail collaboratif m'était conté
Pourquoi tant d’organisations butent, depuis si longtemps, sur cette forme d’organisation du travail ?
SERGE K. LEVAN sklevan@gmail.com epuis les années 1990 avec les débuts de la commercialisation à grande échelle des premières plateformes de
Groupware (Lotus Notes1 et WordPerfect Office2 étaient les premiers packages Groupware commercialisés en France sur des réseaux locaux de
PC) jusqu’à aujourd’hui où les vendeurs de solutions de Social Collaboration sont contraints d’exploiter leurs qualités d’endurance sur des marchés difficiles, soit deux grosses décennies, le collaboratif n’a toujours pas pris racines dans le monde du travail (même baptisé 2.0). Et il ne verra pas le jour dans nos organisations. En tout cas, pas comme on l’imagine communément.
Les outils logiciels n’ont cessé d’évoluer au rythme des avancées technologiques. Même si richesse fonctionnelle ne rime pas avec utilisabilité, les solutions techniques d’aujourd’hui permettent, sur un mode plus ou moins spartiate, d’assister les activités qui caractérisent fondamentalement l’agir collaboratif : interactions de groupe, mutualisations conjointes de ressources (utiles) et régulations autonomes d’actions coopératives. Les outils permettent mais n’induisent pas la collaboration entre les salariés. Et certains outils permettent plus que d’autres. Car les outils ne sont jamais neutres dans le long et difficile processus
(1) La version 1.0 de Lotus Notes a été commercialisée dès 1989.
(2) WordPerfect Office était un package groupware commercialisé en France en
1993 avant d’être racheté par Novell en
1994, WP Office prenant alors le nom de
Novell GroupWise.
d’appropriation sociale de la nouveauté technique. Les causes d’échec de l’introduction de l’agir collaboratif dans nos organisations sont ailleurs. La culture managériale dominante
(le trop fameux fond commun d’évidences) plus ou moins partagée par les managers a bon dos. Elle n’est pas le plus gros frein