Phrase d’accroche : Vicisti Galilaee (Tu as gagné Galilée). La tradition relate que l’empereur Julien (363-365) dit l’Apostat a prononcé cette phrase avant de mourir : le mot
Galilée indiquait Jésus, qui était originaire de cette région de la Palestine. Elle marque bien la faillite du projet de Julien de refonder l’ancienne religion païenne et le progressif triomphe du christianisme. Présentation du texte et de l’auteur : Il s’agit d’un extrait d’un édit, un texte qui a une nature normative. L’édit est une des types de constitutions impériales, c’est-à-dire un texte qui au IVe siècle après Jésus-Christ est une loi. Ce texte a été promulgué le 28 février 380 par
Théodose I qui a été empereur de la partie orientale de l’empire romain entre 379 et 395.
Nous savons donc qu’elle émane de la volonté de Théodose. Toutefois, cette constitution, que nous connaissons grâce à son insertion dans le Code Théodosien et dans le Code de
Justinien, indique comme auteur non seulement Théodose I, mais aussi les deux empereurs de la partie occidentale, Gratien (375-383) et Valentinien II (375-392). Si ce dernier en 380 avait seulement neuf ans et il n’avait donc aucun rôle actif, Gratien avait déjà commencé à adopter une politique très favorable à l’église catholique, en condamnant par exemple les hérésies. L’édit de Thessalonique est donc conforme à l’attitude de Gratien. Il se pose dès lors le problème de savoir si cette constitution a été aussi prise avec l’accord de Gratien et elle a été rendue applicable à l’ensemble de l’empire et non seulement à la partie orientale.
Contexte politique : À la fin du IVe siècle, la situation de l’Empire romain est grave et fortement instable. L’ensemble de l’empire, tant la partie occidentale quant la partie orientale, est l’objet des attaques de barbares, c’est-à-dire des peuples nomades, qui vivent à l’extérieur du limes, les frontières de l’empire. Les invasions barbares sont déclenchées par des migrations de ces populations au-delà du limes.