SLAM

Je ne comprends pas
J’ignore pourquoi j’suis ici, alors qu’il est là-bas

Vous voyez, depuis toujours on m’a caché de la réalité
Mais enfin, peut-être ai-je découvert la vérité
Je ne sais pas pourquoi j’ai la vie facile, alors qu’ailleurs d’autres ont le sort difficile
Au moment où il nait on connait déjà son sort
Sa vie est tracée jusqu’à la mort
Il ira à l’école, si sa famille en a les moyens,
Sinon il travaillera pour son propre gagne-pain.

Je n’arrive toujours pas y croire, pendant ce temps on me souhaite la bienvenue,
Les enfants me saluent, moi je ne les avais jamais vus
Et pourtant c’était comme s’ils m’avaient reconnue
Je me sentais comme un intrus, une inconnue
J’ai rencontré ma mère qui sans me connaître m’a pris dans ses bras
J’ai tout d’abord été surprise, mais pour elle j’étais déjà sa ninita
C’est leur sourire qui me fend le cœur, qui fait mon bonheur,
C’est leur humeur qui me fait rire,
Ils accourent vers moi, me prennent la main,
Ici, les gens sont heureux.
Nous marchons sur le chemin, main dans la main,
Moi je ne pense qu’à leur lendemain
Ça me choque de voir qu’ici, on est toujours insatisfait,
Alors que là-bas, tout leur convient
Quand j’regarde, ils n’ont rien
Mais quand j’leur parle, je vois

Les femmes s’affaissent et désespèrent
Mais toujours elles espèrent
Entre le père et la mère c’est la guerre
Vous n’y voyez guère?
Ces femmes, vous voyez bien, elles sont battues
Rien n’est disparu, au contraire ce n’est rien que le début
Peu à peu le voile se lève
Ma mère qui ne sait ni lire, ni écrire, elle, a un rêve
Elle me chuchote, ce sont les jeunes qui prendront la relève
Elle a été prisonnière de la misère, elle n’a pas vécu son adolescence,
Alors imaginez-vous son enfance, elle n’a vécu que la souffrance
Ici, ailleurs, partout, il y a ces femmes qui sont sans défense
Pleines de patience qui n’attendent qu’à briser leur silence
Ma mère n’a pas gagné sa cause, elle a fui
Dans le silence de la