Société et communautarisme
I - Réflexions sur le sujet
A) Ses termes
Paul Valéry parlait des mots “chargés de plus de valeur ( force, pouvoir émotionnel ) que de sens”. Il voulait dire non pas que ces mots n’ont pas de sens mais que celui-ci n’est pas parfaitement évident et demande à être regardé de près ; c’est le cas du terme communautarisme et de celui de communauté dont il procède ; pour simplifier, on peut dire que la communautarisme est une approche le plus souvent considérée aujourd’hui, en tout cas en France, comme négative d’une réalité positive : l’existence de groupes d’individus qualifiés de communautés.
- Communauté
Ce terme est utilisé pour qualifier les groupes humains les plus divers : les membres d’un couvent, les personnes originaires de telle ou telle région ou pays (la communauté auvergnate ou bretonne de Paris, la communauté algérienne ou turque en France), les croyants des diverses confessions, les travailleurs de telle ou telle corporation (la communauté des gens du spectacle) ou de tel ou tel milieu de travail et de vie (la communauté éducative, universitaire); le plus souvent, le terme qualifie un groupe infra national (il est alors pratiquement synonyme de minorité) mais il désigne aussi des entités supra nationales : avant d’être une Union, l’Europe politique d’aujourd’hui a été une communauté du charbon et de l’acier, puis une communauté économique européenne (la
CEE) ; on parle aussi de la communauté internationale, expression qui se substitue le plus souvent à celle, plus traditionnelle, de “concert des nations ; et le mot sert aussi à définir l’Etat-nation (la communauté nationale)
Il ajoute au mot groupe une connotation plutôt émotionnelle d’appartenance, d’identité, voire de solidarité ; il se définit contre la standardisation, l’abstraction (ceci dit, pour se sentir et se dire
Français, le vocabulaire traditionnel- France, nation, patrie - convient aussi bien et peut-être mieux). Il ne s’agit donc pas