Ce qu’on appelle l’approche « sociotechnique » est née dans les années 1950 au Royaume Uni. Elle part de la notion de système (ensemble d’éléments en interaction), en distinguant système technique et système social. Ce ne sont pas deux phénomènes séparés dans une organisation. Le système technique correspond à l’ensemble des procédures, des outils, à tout ce qui concerne l’organisation technique du travail. Le système social concerne les relations qui se développent au sein du travail. Cette approche est née en réaction à l’école des relations humaines. En effet, le défaut principal de l’école des relations humaines est de ne pas remettre en cause l’organisation du travail taylorienne. Elle s’intéressait à la dynamique de groupe, aux relations affectives dans les équipes de travail, aux motivations des subordonnés, à l’ensemble des aspects humains, mais sans toucher à la manière dont le travail est découpé, organisé, aux procédures techniques mises en œuvre. L’approche sociotechnique consiste à penser que l’on peut peut-être améliorer les relations humaines dans une organisation mais, si on ne change pas l’organisation du travail, les problèmes seront toujours là. Il faut donc intervenir à la fois sur le système technique et sur le système social.
Cette approche a apporté de nombreuses innovations sur la manière d’organiser les tâches, que ce soit au niveau des équipes de travail ou au niveau du développement de l’ensemble de l’organisation. Emery et Trist (1960) sont les auteurs clés de cette approche. Ils travaillaient au Tavistock Institute, près de Londres, et ont conduit une intervention très innovante dans une mine de charbon.
Dans cette mine, le travail est organisé de la manière suivante : plusieurs unités techniques, spécialisées chacune dans une partie du processus, se succèdent : une équipe pour déplacer les équipements, une pour préparer le travail sur les fronts de taille et une troisième pour extraire le charbon. Préparation et