L’identité d’un individu humain a un coté objectif et un autre subjectif, sans que les deux coïncident obligatoirement. Quelqu'un peut être identifié comme criminel, sans se reconnaître dans cette identification. L'identité objective rend identiques tous les individus partageant le même caractère et les distingue de tous ceux qui en sont dépourvus. Tous les individus identiques composent une population distincte. Cette définition de l'identité comme appartenance à une population, définissant tout individu humain, élimine les idiosyncrasies (qui a rapport à l'idiosyncrasie, disposition qui fait que chaque individu réagit d'une façon qui lui est propre aux influences des divers agents extérieurs) comme critères d'identité. En effet, en rendant un individu unique, elles le privent de la capacité de rejoindre une population quelconque. Aussi bien, l'individu singulier, unique et idiosyncrasique n'a pas d'identité à proprement parler, mais une personnalité.
Entre le général humain et le singulier idiosyncrasique se rangent tous les degrés de la particularité culturelle. Toute particularité définit toujours objectivement une population d'identiques partageant la même particularité et exclut tous ceux qui en sont dépourvus. Même les particularités physiques ne fondent des populations et n'imposent des identités qu'à la condition de donner lieu à des développements culturels. Par exemple, la féminité et la masculinité distribuent l’humanité en deux populations, à partir du moment où le sexe fonde une division du travail et une répartition des tâches.
D’abord, le nombre des particularités humaines susceptibles de donner lieu à la définition de populations est indéfini et, avec lui, la gamme des identités susceptibles d'être appliquées à des individus. Le sexe, l'âge, l'apparence physique, le lieu de naissance, la langue, les mœurs, la religion, innombrables sont les possibilités de distribuer les humains en populations distinctes. Ensuite, toute identité a toujours un