Sociosémiotique
L'interprète, le droit commun et l'interculturel
Louisa MOUSSAOUI *
L'un des effets de la diversité culturelle est la difficulté de communication entre les institutions publiques et les populations immigrées. Un métier est né dans cet interstice : "l'interprète en milieu social". L. Moussaoui, dans le cadre de son mémoire de DUMIDS (dipôme Lyon II) a essayé de cerner le rôle, la position et les problèmes rencontrés par ce "nouveau né"...
epuis une vingtaine d'années, de plus en plus d'institutions sociales, le secteur de la santé publique, les organismes s'occupant des regroupements familiaux, l'accueil des demandeurs d'asiles, l'école et même les tribunaux ont éprouvé le besoin d'interprètes ou d'intermédiaires pour favoriser la communication entre les immigrés et la société d'accueil. Car l'égalité d'accès des usagers à l'ensemble des services dont il ont besoin fait partie en principe des concepts du modèle républicain.
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Cela dit, se pose la question du rôle ou plutôt des rôles de l'interprète dans les différentes situations de contacts interculturels, situations dans lesquelles se rencontrent et interagissent des individus et des groupes, voire des institutions issues d'univers culturels différents, le terme "culture" étant utilisé dans une perspective ethnopsychologique. Un nouveau né dans la filiation C'est dans les années 1980 que s'ajoute à la famille des différents interprétariats existant (interprétariat diplomatique, commercial, de conférence, judiciaire) un nouvel interprétariat appelé "interprétariat en milieu social", expression largement utilisée lors du premier colloque européen sur ce thème, tenu à Strasbourg en 1995. Concernant le processus de construction de cette catégorie d'interprète social, il s'avère que c'est la recherche de solution dans la confrontation de l'immigration avec les services qui a créé cette catégorie. A l'intérieur du cheminement d'accompagnement des migrants,