Société, institutions, et vie quotidienne
« Aujourd’hui, tout le monde est à peu près d’accord pour s’appuyer sur trois définitions de la notion de génération. La première à laquelle on pense spontanément, c’est l’idée de générations familiales liées par la filiation. La seconde fait référence à l’histoire, l’ensemble des personnes ayant vécu les mêmes faits marquants (on parle de la génération du baby-boom, ou de la génération de 1968). Quant à la troisième, elle est essentiellement employée par les démographes et c’est la notion de cohorte des naissances d’une même année. L’utilisation qui est faite du terme intègre ces trois définitions : le sentiment d’appartenance à une génération conditionne, à la fois notre intégration dans un temps collectif et notre appropriation de ce temps. Il est fondamental de se situer parmi nos pairs et avec eux dans le temps social et historique. » Conférence de la Famille, 2006. Nous nous questionnerons donc sur l’organisation des générations des soixante dernières années. Pour cela, dans un premier temps, nous mettrons en évidence les grandes évolutions démographiques, socio-économiques et culturelles qui ont modifié l’organisation de la société et les rapports entre les différentes générations depuis une soixantaine d’années. Puis nous montrerons comment ces différents rapports se traduisent aujourd’hui dans la vie quotidienne des familles.
I-Evolutions et incidences sur les rapports entre générations : A)Aspects démographiques :
Le premier aspect est le vieillissement de la population. En effet, depuis à peu près un demisiècle, on constate une baisse de la fécondité notamment dû aux moyens de contraceptions. La loi Neuwirth votée en 1967 légalisait la contraception (pilules, le préservatif, les implants), elle sera ensuite complétée par la loi Veil en 1975 qui autorisa désormais l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). De plus, on peut noter un allongement de l’espérance de vie du fait des meilleures conditions de vie