Sociétés et cultures urbaines au moyen âge
I/L’essor urbain : facteurs et modalités
A/ Qu’est-ce que la ville à l’époque médiévale ?
- Dans une vision médiévale, la ville est d’abord une agglomération d’hommes et d’activités (pertinence de la phrase d’Isidore de Séville VIIe siècle : « Ce ne sont pas les pierres mais les hommes qui font les cités ») qui ne vit pas directement du travail de la terre.
- La ville se caractérise ensuite par un cadre matériel spécifique : autour d’un réseau de voies étroites et désordonné souvent observable aujourd'hui ; une agglomération de bâtiments privés (maisons en bois et/ou pierre variées) et de grands édifices publics religieux (églises, cathédrales, monastères : image fréquente de la forêt de clocher pour représenter la ville) ou profanes (hôtel de ville, beffroi, halles, place publique) qui jouent un rôle structurant. Parfois entouré d’une enceinte jouant un rôle de défense mais ayant aussi une portée symbolique (présence pas systématique, quasi-absente en Angleterre ; souvent une simple palissade)
Distinguer le territoire intra-muros // la banlieue (une lieue théorique autour de la ville, sous sa juridiction // le plat-pays (les campagnes environnantes, non fortifiées
Quelques spécificités de l’espace urbain au Moyen Age :
- un espace marqué par une absence de ségrégation sociale, parfois structuré en quartiers organisés autour d’une famille dominante (résidant dans un palais, parfois muni d’une tour).
- un chantier permanent : on détruit facilement les bâtiments existants.
- un espace de libre circulation
- un espace public : celui de la rue dont frontière avec espace privé est ténue
- présence d’aires non bâties, donc rurales et le plus souvent agricoles, à l’intérieur des enceintes
- Enfin la ville médiévale est une entité juridique, à laquelle une autorité supérieure (seigneur ou roi) reconnaît des droits spécifiques (« libertés ») ; une communauté (celle des citadins reconnus, des « bourgeois »