Sommes-nous condamnés à toujours désirer en vain ?
Pourquoi problématiser le désir ? Les philosophes, depuis les origines de la philosophie, se sont demandé quelle place faire aux désirs. Les réponses sont très variées. Dans le Phédon, Platon expose l'idée d'une vie ascétique où l'homme doit lutter contre les turbulences de son corps ; les Cyrénaïques, au contraire, font de la satisfaction de tous les désirs le bien suprême. Toutes ces réflexions ont conduit à de nombreuses distinctions, comme on le voit par exemple chez Épicure qui lui parle de se contrôler. Finalement, la limite entre besoin et désir est assez difficile à entrevoir, la séparation n’est pas possible car les deux tendent plus à se rejoindre. Comme les besoins sont essentiels, ils doivent donc être accomplis, mais vu que les désirs ne sont pas considérés comme tels, « sommes-nous condamnés à toujours désirer en vain ? »
Cette dissertation va traiter des trois points suivants, le désir en tant que besoin, la vanité du désir et finalement mesure et maîtrise du désir.
« L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin. » Gaston Bachelard.
Aujourd’hui, on confond bien souvent « désir » et « besoin », pourtant, il y a une distinction très claire entre les deux. Les besoins font partie de notre nature, ils demandent à être assouvis et sont donc par définition nécessaires car faute de manque, ils pourraient engendrer notre mort. Le désir est bien plus culturel, contingent. Manquer à nos désirs provoquerait juste une frustration. On distingue là deux définitions bien distinctes mais pourtant, le désir ne peut-il être considéré comme besoin ? Vouloir une chose, c’est bien en avoir besoin par définition. La frustration que le manque de cette chose provoque pourrait aller bien au-delà et se transformer en tension qui viendrait nous hanter un jour ou l’autre. On essaye alors de considérer cette tension comme positive car elle nous pousse à évoluer, à aller au delà de nos limites.