Sophocle d'electre analyse musicale et tragique
Le Deuil dans la cité se fait normalement uniquement au moment des rites funéraires, une fois accomplis la vie doit reprendre et effacé la douleur et les plaintes, or on voit dans l’Electre de Sophocle que l’héroïne ne parvient pas à faire son deuil avant la scène de vengeance. La tradition structurelle musicale de la tragédie est détournée par Sophocle afin de rendre compte parfaitement de cette nouvelle interprétation de la pièce où c’est Electre dans son caractère humain qui dirige le récit. Ainsi le parodos, entrée du Chœur bien souvent chanté exclusivement par ce dernier, devient ici un Kommos sous forme de dialogue lyrique entre le chœur et l’héroïne. Electre est donc déjà distinguée des autres personnages dans ce sens où seul son deuil la représente.
La volonté de musicalisé la souffrance est propre au chœur tragique, mais dans l’œuvre l’actrice principale par ses chants à son tour devient moteur des émotions du spectateur. La musique de deuil se voit amplifié dans ce dialogue chanté car le chœur constitué des femmes d’Argos s’apitoie dans un premier temps sur le sort d’Electre. Parfois le chœur essaie de se détacher des souffrances de l’héroïne mais très vite les plaintes l’emportent et la puissance musicale est alors renforcée.
Le thrène de l’héroïne est donc celle d’une vie et cette volonté de mettre en avant l’héroïne est renforcé par la présence de deux longs Kommoi (d’ordinaire il n’y en a qu’un) qui par le chant de l’actrice intègre complétement l’action musicale à l’action dramatique. Cela se retrouve également au travers de parties chantées au sein même des épisodes comme le chant de joie d’Electre qui va entrainer Oreste lors de la scène de reconnaissance. Le cadre musical chez Sophocle n’est plus limitée est à l’image de la toute-puissance musicale les parties chantées s’installent au cœur même de l’action dramatique.
3 Stasi mon sont chantés par le chœur uniquement, deux d’entre eux