Souvenir du camp de chalon
Autoportrait Gustave Le Gray, vers 1850-1852 Tirage sur papier salé d'après un négatif sur verre au collodion Ancienne collection Georges Sirot
Gustave Le gray
Gustave Le Gray (1820-1884) était, au même titre que Nadar,
Gustave Le gray
Gustave Le Gray (1820-1884) était, au même titre que Nadar, Charles Nègre, Henri Le Secq, Edouard Denis Baldus, les frères Bisson, Roger Fenton, un des photographes phare du XIXe siècle tout en ayant une place particulière. Il commence sa carrière artistique par la peinture tout en travaillant sa technique photographique. Ce qui l'amène d’ailleurs à mettre au point deux inventions majeures : le négatif sur verre au collodion en 1850 et le négatif sur papier ciré sec en 1851. Ses débuts dans la peinture l’aident alors à développer son sens de la composition qu’il adaptera à la photographie, pratique naissante, qu’il considérait comme art à part entière. Ses photographies, autant « intellectuelles » que sensibles, se distinguent dans leur cadrage et dans leur tirage, par la recherche d’une perfection d'équilibres osés et de ce qu’il appelait l' "effet". La variété des tons, le clairobscur, la combinaison des lignes, des plans et des volumes sont autant de traits qui démarquent la photo de Le Gray. Celle-ci aborde les vues d'églises romanes, les marines, les sous-bois de Fontainebleau, les nus, et les manœuvres militaires du camp de Chalons (1857), que nous allons étudier, par des aspects récurrents : le cadrage qui se focalise sur un volume compact ou au contraire s'ouvre sur l'infini, l’horizontale comme base, la stratification des plans, simultanément creusés et unis par une ligne, un rayon de soleil, un détail quelconque à première vue mais qui suffit à focaliser l'ensemble du champ. Ainsi, si comme nous l’avons noté, Le Gray cherche à inscrire la photographie dans le domaine de l'art, chez lui l'artiste se double d'un savant très porté sur