Souvenirs (concept)
Aujourd’hui, le microprocesseur est partout, alors tout s’explique par l’informatique.
Le cerveau comme le reste : un super ordinateur, au cœur de tout, contrôlant tout. Il analyse, interprète, modifie, simplifie, signifie le monde, le crée et le recrée à son image, pour mieux le stocker dans ses entrepôts fabuleux, formidables, quasi-divins, la mémoire, cet incroyable don fait par la nature à l’espèce humaine ! C’est là que tout se passe ! C’est là que tout est organisé. Y est classé, répertorié, indexé, tout ce qui pourrait être nécessaire, utile, souhaitable, et même superflu, à la vie, à la survie, aux envies de notre personne et de celles de nos congénères ! Ça s’appelle le passé, la connaissance, l’expérience, et même si la circuiterie a plus ou moins bien retranscrit les données qu’elle avait à traiter, même s’il y a ici ou là quelques fautes d’orthographe, même si le support est le plus souvent criblé d’anomalies, malgré tout, le produit est efficace, éprouvé, unique. Le cerveau stocke, le cerveau sait, le cerveau agit. Il nous permet de faire de notre mieux, de mieux en mieux, de plus en plus, pour tout à l’heure, pour demain, pour l’année prochaine, pour quand on sera vieux, pour nos enfants, pour nos aimés, pour nos amis, pour nos ennemis, sans oublier le présent ! Car il s’occupe aussi du tout-de suite ! C’est lui qui fait le nécessaire pour faire marcher la machine, la préserver, l’entretenir, la chauffer, la refroidir, la reproduire : c’est lui qui pousse les boutons, qui tire les manettes, qui pilote la multitude des substances du corps, le sucré pour les muscles, le salé pour la peine, le vinaigre pour les remords, le moisi pour la honte, le doux-amer pour les regrets, le que-sais-je pour les chagrins, sans parler des variantes, des inventions, des fantaisies. L’algorithme peut innover, multiplier les substances, les mélanges, les liqueurs, des arômes, le tout sur mesure, selon le cas,