Souveraineté nationale et souveraineté populaire
Le concept de la souveraineté a été en premier lieu défini par Jean Bodin pour lequel la souveraineté est « la puissance de donner ou de casser la loi […]elle est la puissance absolue et perpétuelle d' une République». Auparavant la souveraineté émanait de Dieu, pour Bodin le roi exerce une souveraineté de droit divin. Au XVIIe siècle Hobbes écrit Le Léviathan dans lequel il décrit l’État comme un monstre qui va garantir la sécurité aux individus au détriment de la liberté, mais toujours dans l’intérêt commun. Pour Hobbes, l’État a les instruments de la souveraineté mais pas la totalité du pouvoir, il ne voit pas l' État comme représentant de Dieu. Lors de la Révolution française on s'est efforcé de donner un fondement juridique à la souveraineté, qui ne tient plus à la religion ou à la tradition, mais réside désormais dans la souveraineté collective. Les philosophes des Lumières ont considéré que la source du pouvoir se situe dans les hommes c'est-à- dire les citoyens qui forment le peuple. Il est le détenteur initial de la souveraineté, ce qui renvoi à la notion de démocratie, défini par Lincoln, comme étant « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». Cette souveraineté est exercée non pas, par un individu, ni par un groupe qui s'approprie le pouvoir, mais par l'intermédiaire de représentants élus au suffrage universel. Deux expressions ont donc fini par être distinguées, sous la monarchie de Juillet: la souveraineté du peuple et la souveraineté de la nation. La souveraineté nationale est le principe selon lequel la souveraineté appartient à la Nation qui est considérée comme une entité collective abstraite, unique et indivisible. Parallèlement, la souveraineté populaire est une souveraineté qui appartiendrait au peuple, cela reviendrait à dire que chaque citoyen serait détenteur d'une parcelle de souveraineté. A priori opposées ses théories découlent des conséquences