Spleen 4 baudelaire
Intro : Spleen LXXVIII, de Charles Baudelaire, est le dernier des quatre Spleen et peut-être le plus terrible, le plus angoissant, délirant, dément.
I. La montée de la crise
1. Une lente progression vers l'inexorable
- Les quatre premiers quatrains développent une seule phrase qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) et aboutit à un paroxysme dans la proposition principale.
- L'anaphore, avec le mot "quand" répété 3 fois, rythme cette progression.
- Par ailleurs, les coordinations "et qui" (vers 3-11), les enjambements continuels, tout cela donne l'impression d'un mouvement lent et enchaîné inexorablement.
2. Une atmosphère macabre
- Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes.
- Le climat est pesant (vers 1), un accent irrégulier tombe sur "pèse".
- Le climat est douloureux (vers 1-16) => les sonorités dominantes sont douloureuses, nasales en "en", sifflantes en "s", l'assonance en "i" est très souvent à la rime.
- L'ensemble ramène à "l'esprit gémissant".
- Le climat est de plus en plus malsain: "jour noir" (vers 4) oxymore inquiétante; la nuit est pire, la terre devient un cachot humide, l'eau se fait pourriture.
- Le climat est de plus en plus menaçant, le poète est hanté par des présences menaçantes, "peuple muet d'infâmes araignées" (vers 11) => son cerveau n'est plus qu'une toile d'araignée.
3. L'image de l'enfermement
- La prison, d'abord extérieure au poète en proie au spleen, finit par être intérieure.
- Le ciel est un couvercle qui enferme l'esprit à la manière d'un cercle .
- La pluie dessine une immense prison, vaste (vers 10) mais extérieure.
- La prison finit par s'installer à l'intérieur de l'homme. De physique, la prison devient psychique; filet dans le cerveau, la météo montre un délire intérieur.
=> Tous ces éléments de plus en plus inquiétants permettent une montée de la crise avant son