Spleen lxxvi
Situation:
Fait partie de la section ‘Spleen et Idéal’ et appartient à un ensemble de quatre textes intitulés « Spleen » (LXXV, LXXVI, LXXVII, LXXVIII) qui sont flanqués sur d’autres pièces : « Sépulcre », « Obsession », « Alchimie de la douleur », « Horreur sympathique », « L’irrémédiable » et « Le goût du néant. »
Le sens du mot ‘Spleen’ : de l’anglais ‘spleen’ [Baudelaire connais l’anglais de Edgar Allan Poe, dont il a traduit plusieurs œuvres] Ce mot est ‘intraduisible’.
Il s’agit d’un mot idiomatique, donc polysémique, définissable par des périphrases :
Ennui
Bile noire
Malaise profond
Lassitude
Vertige
Dépression
Mal inconnu
Mélancolie
Spleen
Il s’agit d’un mot mystérieux, à l’image du mal qu’il tente de décrire.
I. L’originalité de la composition du poème
Ce texte ne suit pas de forme fixe
Il est constitué - d’un alexandrin isolé (expression du fardeau de la mémoire) - d’un ensemble de 13 vers - d’un ensemble de 10 vers
On insistera sur la scansion du vers 8 Q Quatrain
Quatrain
A partir du v. 11 : Rimes plates [e] Rimes masculines A partir du v. 21 : =
II. Le renouvellement de la double-thématique du temps et de la mémoire
* Rappels du romantisme et du parnasse
• Il s’agit d’une élégie de la fuite du temps (poème lyrique), qui est renouvelé par une déperdition et une insupportable permanence des choses et des êtres et des débris de l’existence.
• La mémoire Baudelairienne = le ‘trop plein’
Rendu par un ‘bric-à-brac’
[Des bilans, procès, secrets, roses, flacons, pastels] Et l’amour est présent
Ces images habitent le poème douloureusement
v. 9-11 « fanées » « vieux » « surannés »
On note l’étirement du présent de l’indicatif
- pour accentuer la continuité, la persistance dont le poète ne peut toujours pas s’en débarrasser.
« Indéfiniment moribonde » « un ennui immortel » (v.18)
III. Les images, décors et symboles spleeniques
Il