Spleen
Introduction :
Il s'agit du poème 78 dont le premier vers est "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle...". Il est précédé de trois poèmes ayant le même titre "Spleen". C'est en effet le dernier des quatre Spleen et peut-être le plus terrible et le plus angoissant. Baudelaire a fait pénétrer durant ces quatre poèmes, son lecteur dans le gouffre noir du Spleen qui arrive au terme de cette section, à travers ce dernier poème à la victoire du Spleen. Le poème reprend les images et les obsessions des poèmes précédents (le cri, la pluie, la prison, l'ennui, le bestiaire immonde) et les organise dans cinq quatrains qui vont crescendo jusqu'à la chute "Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir." (Apogée du désespoir). Les trois premiers quatrains dessinent un monde gris et étouffant alors que la quatrième strophe montrer une ultime tentative d'élévation à travers l'image de la cloche. Tentative vaine puisque le cinquième quatrain, la chute, montre le renoncement du poète et la défaite de l'Espoir.
I) La montée de la crise.
A) Une lente progression vers l’inexorable
- Les quatre premiers quatrains développent une seul phrase qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) et aboutit à un paroxysme dans la proposition principale. - - L'anaphore quand (répété 3 fois) rythme cette progression. - Par ailleurs les coordinations "et qui" (v. 3-11) les enjambements continuels, tout cela donne l'impression d'un mouvement lent et enchaîné inexorablement.
B) Une atmosphère macabre
- Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes. - - Le climat est pesant (v. 1) un accent irrégulier tombe sur "pèse" - Le climat est douloureux (v.1-16) => les sonorités dominantes sont douloureuses, nasales en "en",