Sport et dopage
Pierre de Coubertin déclarait jadis qu’en matière sportive, « l’ essentiel n’ [était] pas de gagner, mais de participer ». Le sportif pouvait alors partager l’émotion notée en 1938 par Henry de MONTHERLANT dans la préface de son œuvre romanesque Les Olympiques et se concentrer au seul épanouissement de son corps. Mais les temps ont bien changé, et, comme le fait remarquer Antoine HAMON en 1989 dans son article de l’Encyclopedia Universalis qui constitue le deuxième document du dossier qui nous est proposé, la compétition au plus haut niveau international est désormais la forme la plus connue du sport contemporain. Dès lors, sport et dopage marchent du même pas ; la préparation médicale rejoint la préparation physique. Avec le regard du médecin, Alain EHRENBERG, directeur d’un groupement de recherche du CNRS, établit, dans un entretien accordé au Nouvel Observateur en novembre 1998, un parallèle entre l’usage abondant des psychotropes dans la société civile et le recours du sportif à des substances réputées illicites dans le domaine du sport, particularité que souligne Michel RICARD dans son article « Tous volontaires » paru dans le magazine Le Point en 1999. La morale publique condamne en effet le dopage, comme le confirme le dessin satirique de BLACHON paru dans Le Nouvel Observateur de Mars 1999 aussi, où l’on voit un sportif comparaître devant une commission qui l’absout toutefois sur sa simple déclaration d’innocence ! Ce dossier nous permettra donc de nous interroger sur la définition même du dopage, sur les motivations qui poussent les sportifs à y recourir, avant d’envisager ses effets et enfin les moyens d’en enrayer l’usage.
Qu’est-ce que le dopage ? Ce terme et cette pratique ne pouvaient entrer dans les conceptions d’ Henry de MONTHERLANT qui dissociait nettement exercice corporel pour le seul plaisir esthétique des performances et