Sport et politique
" La philosophie qui veut que sport et politique ne se mélangent pas est spécieuse et hypocrite. Les exploits sportifs sont aujourd’hui utilisés comme étalon de la grandeur d’un pays. "
Malgré les tentatives du Comité International Olympique pour promouvoir "l'Esprit olympique" (un ensemble de normes et de valeurs spécifiques), le sport a perdu depuis bien longtemps son innocence morale. Bien souvent au centre des controverses, les gouvernements ont de plus en plus pris l'initiative de définir quel type de valeurs le sport détient pour la société contemporaine.
Les Jeux Olympiques de 1936 à Berlin sont un excellent exemple des débuts de la politisation du sport orchestrée par l'État et de son utilisation flagrante comme outil de propagande. L'agenda politique du sport est devenu aujourd'hui plus complexe et différencié. La plupart des gouvernements ont un vif intérêt pour le sport car il crée des emplois, fournit aux individus un sentiment d'appartenance et contribue de manière importante à l'éducation des jeunes, par exemple en leur enseignant les valeurs du travail d'équipe, le leadership, les règles, la victoire et la défaite, ingrédients clés des systèmes sociaux et économiques modernes. Le sport est aussi censé résoudre les problèmes sociaux et intégrer les diverses populations.
Dès la fin du XIXe s., mais surtout après la Première Guerre mondiale, l'organisation des compétitions internationales confère au sport un enjeu politique : certains États vont l'utiliser pour faire la démonstration de leur puissance et de l'efficacité et de la supériorité du système politique qu'ils se sont donné. Ainsi, durant l'entre-deux-guerres, le sport devient-il en Italie et en Allemagne un double outil au service des régimes totalitaires qui s'y développent : outil d'embrigadement et outil de propagande permettant de justifier les thèses nationalistes mais aussi xénophobes et racistes. Le sommet de cette perverse récupération politique du sport est